Biographie
Andrea Olga Mantovani a travaillé durant 6 ans en Europe sur des problématiques environnementales. Depuis 2015, elle est photographe et travaille sur des projets personnels et de commandes.
Elle est aujourd’hui correspondante photographe pour le New York Times.
Géographe de formation, avec un master Sciences Humaines et Sociales en Environnement menée à Paris, Madrid et Montpellier, sa passion pour les individus et les territoires qu’ils habitent s’est naturellement retrouvée dans l’objectif de l’appareil photo.
En 2010, elle suit un cursus photographique à l’Institut d’Estudis Fotogràfics de Catalunya à Barcelone.
À la recherche de procédés qui lui permettent d’exprimer ses émotions, elle utilise différentes techniques de production et supports scénographiques.
Aujourd’hui, elle utilise la photographie comme un acte artistique militant. Dans son approche, elle renvoie à la complexité de la crise environnementale et évoque ainsi de manière métaphorique certains aspects des enjeux de notre société.
Ces derniers travaux se sont concentrés sur la forêt primaire de Bialowieza et les combats menés pour sa sauvegarde.
Lauréate du prix talent émergent du Festival de la Gacilly 2018, du Prix Obs « Les Femmes S’Exposent » et du Prix Focale, elle poursuit aujourd’hui son travail avec le soutien de la Commission Nationale des Arts Plastiques dans le massif des Carpates en Ukraine.
En 2022, elle publie « S’enforester » en collaboration avec le philosophe Baptiste Morizot aux éditions Une Rive à l’Autre.
Présentation
En 2016, la forêt de Bialowieza, dernière forêt primaire de plaine d'Europe, d'une superficie de 142 000 hectares et formée il y a 10 000 ans dans la partie orientale de la Pologne, est devenue le théâtre d'un intense conflit environnemental. En 2017, le ministère de l'Environnement a lancé une campagne de déforestation, déclenchant 187 procès contre les activistes, une première dans l'histoire de la Pologne. En avril 2018, la Cour de Justice européenne a statué que l'exploitation de la forêt de Bialowieza violait le droit européen, contraignant ainsi la Pologne à mettre fin aux coupes de bois. Cette décision a établi un précédent significatif, faisant de Bialowieza le premier cas de jurisprudence pour les forêts anciennes en Europe.
Bialowieza s'est ainsi transformée en symbole de résistance et en souvenir d'une expérience humaine exceptionnelle. Au cours de plusieurs périodes d'immersion, j'ai habité ce lieu pour comprendre son histoire, son présent et son potentiel futur. Partant du quotidien et des luttes locales, j'ai cherché à saisir les défis auxquels le monde était confronté. Progressivement, une autre perception émergea, révélant la magie d'une forêt naturelle et des convictions inébranlables. Mon travail photographique témoigne de cette rencontre, donnant voix aux peuples de la forêt, à leurs luttes et à leurs imaginaires, mettant en lumière ce qu'ils ont en commun et ce qui est actuel.